Un petit chœur dans le grand chœur
Depuis quelques semaines, nos répétitions s’enchainent sur un sujet principal, l’interprétation des voix basses de la Finale (5ème mouvement) de la Symphonie N°2 Résurrection en ut mineur de Gustave Mahler.
En effet, ce projet initié par la Deutsche Radio Philarmonie Saarbrücken Kaiserslautern et dont L’INECC mission voix Lorraine en est le principal partenaire, se concrétisera les vendredi 7 juin à 20h et dimanche 9 juin à 11h, respectivement à l’Arsenal à Metz et au Congress Halle à Saarbrücken.
C’est l’orchestre de la Deutsche Radio Philarmonie Saarbrücken Kaiserslautern dirigé par Karel Mark Chichon accompagné de solistes professionnels et des 100 voix du Chœur Lorrain, monté pour la circonstance par Luc Denoux – directeur de l’INECC – et auquel nous sommes intégrés, qui interprètera cette œuvre magistrale qui est aussi la plus populaire de Gustave Mahler.
Concernant le programme de sa 2ème symphonie, Mahler écrivit de sa main à sa fiancée Alma Schindler:Dans le premier mouvement, « le héros symphonique est porté en terre après un long combat contre la vie et le destin », « Il lance un regard rétrospectif sur son existence, d’abord sur un moment de bonheur» (second mouvement), puis sur « le tourbillon cruel de l’existence ». Sur « la mêlée des apparences» et sur « l’esprit d’incrédulité et de négation» qui s’est emparé de lui (troisième mouvement). « Il doute de lui même et de Dieu, le dégoût de toute existence et de tout devenir le saisit comme un poing d’acier et le torture jusqu’à lui faire pousser un grand cri de désespoir ». Dans le quatrième mouvement, « la voix touchante de la foi naïve résonne à son oreille et lui promet la lumière ».Quant au Finale, « c’est la terreur du Jour d’entre les Jours qui se déchaîne. La terre tremble, les tombeaux s’ouvrent, les morts se lèvent et s’approchent en cortèges sans fin. Les grands et les petits de la terre, les rois et les mendiants, les justes et les athées, tous se précipitent. Les cris de grâce et les supplications prennent à notre oreille une sonorité effrayante. Ils se transforment en hurlements de plus en plus terribles. Toute conscience s’évanouit à l’approche de l’Esprit Éternel. Le Grand Appel résonne, les trompettes de l’Apocalypse hurlent. Dans un affreux silence, nous croyons reconnaître un rossignol lointain, comme un dernier écho de la vie terrestre. Doucement résonne alors le chœur céleste des bienheureux: « Ressusciter! Oui, tu vas ressusciter ! ». C’est alors que paraît la splendeur divine. Une douce et merveilleuse lumière nous pénètre jusqu’au cœur. Tout n’est plus que calme et bonheur. Et voici qu’il n’existe plus ni justice, ni grands ni petits, ni châtiment ni récompense! Un sentiment tout puissant d’amour nous emplit de certitude et nous révèle l’existence bienheureuse. » |